SVT - Première S
Chapitre 3.2

Sexualité et procréation

OBJECTIF

I. Contrôle neuroendocrinien du fonctionnement des appareils reproducteurs

Le complexe hypothlamo-hypophysaire stimule les gonades
         TP 1. Le contrôle de l'activité testiculaire
Contrôle du fonctionnement de l'appareil reproducteur masculin
         TP 1b. Le contrôle des activités ovarienne et utérine - Facultatif
Contrôle du fonctionnement de l'appareil reproducteur féminin
L'essentiel

       TP 2. Des traitements à base d'hormones
II. Les méthodes de contraception
Une contraception hormonale féminine préventive : la pilule œstro-progestative
Les autres méthodes de contraception hormonale féminine
La contraception hormonale féminine d'urgence
La contraception hormonale masculine
La contraception non hormonale
Les infections sexuellement transmissibles (IST)
L'essentiel

III. La procréation médicament assistée (PMA)
L’infertilité des couples a des causes variées
Les modalités de la procréation médicalement assistée
PMA et éthique
L'essentiel

       
TP 3. Plaisir et activité cérébrale
IV. L'activité sexuelle est associée au plaisir
Mise en évidence d'un système de récompense chez le rat
Le circuit de récompense est à la base des comportements permettant d’assurer nos fonctions vitales
La dopamine : une  « molécule du plaisir »
L'essentiel

BILAN
     
OBJECTIF

Les gonades ont une double fonction. L'une est est exocrine car elles produisent des gamètes, l'autre est endocrine car elles produisent des hormones. Pourtant, si le testicule a un activité continue, l'ovaire a une activité cyclique.

On cherche à préciser les mécanismes qui contrôlent l'activité des gonades, de manière à dégager les principes généraux de la contraception et de la procréation médicalement assistée puis d'évoquer leur cadre éthique.
   
I. Contrôle neuroendocrinien du fonctionnement des appareils reproducteurs
Le complexe hypothalamo-hypophysaire stimule les gonades
 
L'hypogonadisme est une maladie qui se manifeste par un développement incomplet des caractères sexuels car la sécrétion d'hormones sexuelles est très insuffisante. Chez les personnes concernées on observe un dysfonctionnement de l'hypothalamus ou de l'hypophyse.
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1 Localisation de l'hypothalamus - 2 Gros plan - 3 Localisation de l'hypophyse - 4 Gros plan
L'hypothalamus (1 et 2) est un centre nerveux situé à la base du cerveau. L'hypophyse (3 et 4) est une petite glande à fonction endocrine (sécrétrice d'hormones) située juste au dessous l'hypothalamus.
Images IRM : The whole brain Atlas: www.med.harvard.edu
 
L'hypothalamus est en relation directe avec l'hypophyse
Le sang qui irrigue l'hypothalamus emprunte un premier réseau capillaire qui collecte la GnRH. La gonadolibérine est alors transportée par une veine porte jusqu'à un second réseau capilliaire situé dans l'hypophyse où se trouvent les cellules cibles de la GnRH.
Image (modifiée) : www.snv.jussieu.fr
  Une hormone est une substance chimique sécrétée en faible quantité par une cellule endocrine, transportée par le sang et agissant sur des cellules cibles porteuses de récepteurs spécifiques.
TP 1. Le contrôle de l'activité testiculaire
L'hypothalamus produit de la GnRH
 
L'hypothalamus produit de la gonadolibérine (GnRH)
L'hypothalamus reçoit et intègre en permanence deux types de messages nerveux :
    - les uns en provenance de l'environnement externe (visuels, olfactifs, tactiles...) ;
    - les autres en provenance de l'environnement interne (paramètres plasmatiques).
Il y répond de diverses manières. En particulier, certains de ses neurones produisent une neurohormone (hormone libérée par un neurone) la GnRh (gonadotropin releasing hormone ou gonadolibérine).
Image : SVT TS, Bordas 2002, p. 303
L'hypophyse possède deux populations de cellules endocrines, cibles de la GnRH et productrices de gonadostimulines
 
Un première population de cellules hypophysaires produit de la LH
En réponse à chaque pic de GnRH certaines cellules hypophysaires produisent de la LH (luteinizing hormone ou hormone lutéinisante) qui est une hormone (de nature glycoprotéique)
Image (modifiée) : SVT TS, Bordas 2002 p. 301
 
Une seconde population de cellules hypophysaires produit de la FSH. En réponse à chaque pic de GnRH certaines cellules hypophysaires produisent de la FSH (follicle-stimulating hormone ou hormone folliculostimulante ou folliculostimuline), qui est aussi une hormone (de nature glycoprotéique et chimiquement proche de la LH).
LH et FSH
sont libérées dans la circulation générale par le flux sanguin qui quitte l'hypophyse. Elles stimulent des cellules cibles situées dans les gonades (ovaires ou testicules), ce sont des gonadostimulines.
Contrôle du fonctionnement de l'appareil reproducteur masculin
La LH stimule les cellules de Leydig qui produisent de la testostérone
 
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1. LH et production de testostérone2 Cellules de Leydig - 3 Molécule de testostérone
Sous l'effet de la LH (1) les cellules de Leydig (2), produisent de la testostérone (1 et 3) à partir du cholestérol. La testostérone est l'hormone masculinisante, indispensable au développement et au maintien des caractères sexuels masculins ainsi qu'à la production des spermatozoïdes (action sur les cellules de Sertoli) et au comportement sexuel. En outre la testostéone facilite des transcriptions d'ARN et agit donc sur l'activité cellulaire liée à la synthèse protéique (anabolisme).
Images : A SVT TS, Bordas 2002 p. 310 - B webcampus.fundp.ac.be - C obtenue avec le logiciel RasTop
La FSH stimule les cellules de Sertoli qui permettent la spermatogénèse
 
Tube séminifère
Sous l'effet de la FSH les cellules de Sertoli (1) ont un rôle nourricier qui permet la multiplication des spermatogonies (2) et la différenciation de leurs cellules filles (3, 4) en spermatozoïdes (5).

Image : webcampus.fundp.ac.be
La testostérone agit en retour sur le complexe hypothalamo-hypophysaire
 
Récepteurs hypothalamiques de la testostérone
On injecte de la testostérone rendue radioactive puis on réalise une autoradiographie de l'hypothalamus. La présence de l'hormone, fixée sur ses récepteurs, est révélée par des points noirs. L'hypothalamus possède des cellules cibles de la testostérone.
Des observations analogues peuvent être réalisées sur l'hypophyse.
Image : SVT TS, Bordas 2002, p. 302
 
Sécrétion de LH et de testostérone
a. Chez un bélier adulte non castré - b. Chez un bélier adulte, 6 semaines après castration - c. Chez un bélier adulte castré et porteur d'un implant sous-cutané libérant de la testostérone.
Alors que la LH est indispensable à la production de testostérone par les cellules de Leydig (a), on observe que sans testostérone (bélier castré b) la production de LH augmente et qu'elle est à nouveau diminuée sous l'effet de la testostérone (c).
La testostérone
inhibe la libération de LH, elle exerce un rétrocontrôle négatif sur le complexe hypothalamo-hypophysaire. Des observations comparables peuvent être réalisées avec la FSH.
Image (modifiée) : SVT TS, Bordas 2002, p. 302
L'appareil reproducteur masculin est régulé en constance
 
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1 Contrôle neurohormonal de l'appareil reproducteur masculin - 2 Mesure de la testostéronémie
Au delà d'un seuil (1), la testostérone induit une diminution des sécrétions de GnRH, FSH et LH. Cela entraîne une diminution de sa production par rétrocontrôle négatif. La testostéronémie diminuant, le frein est levé, ce qui permet une reprise de la production de GnRH, FSH, LH et donc de testostérone. Il en résulte que la testostéronémie (taux plasmatique de testostérone) fluctue sans cesse autour d'une valeur moyenne (2), ce qui permet une testostéronémie stable à un âge donné.
Image 2 (modifiée) : SVT 1eS, Bordas 2011, p. 254
Remarque

La constance de la testostéronémie résulte en fait de deux phénomènes antagonistes, permanents et équivalents :
- sa production continue par les cellules de Leydig ;
- sa dégradation permanente par les cellules hépatiques et les cellules cibles.
Contrôle du fonctionnement de l'appareil reproducteur féminin  
TP 1b. Le contrôle des activités ovarienne et utérine - FACULTATIF
 
Contrôle neurohormonal de l'appareil reproducteur féminin (diaporama)
ATTENTION. Les liens du diaporama vers des images ne fonctionnent pas sous Firefox.

Contrôle neurohormonal de l'appareil reproducteur féminin (polycopié à compléter)
La FSH stimule la maturation des follicules
 
A  B  C D
A Follicule précavitaire (début de cycle) - B Follicule cavitaire (vers le 7e jour du cycle) - C Follicule mûr (milieu de cycle) - D Corps jaune
En début de cycle, la FSH favorise la multiplication des cellules folliculaires (C5) et des thèques (C6 et C7) productrices d'œstrogènes. Pendant la phase folliculaire, plus le nombre de cellules folliculaires est élevé, plus la production d'œstrogènes est importante. Après l'ovulation, le corps jaune (D) n'a pas besoin de FSH pour produire des œstrogènes et de la progestérone.
 
L'œstradiol
L'œstradiol est la plus active des hormones œstrogènes synthétisés, à partir du cholestérol, par la thèque interne et la granulosa du follicule ovarien. Les œstrogènes sont des hormones féminisantes, indispensables au développement et au maintien des caractères sexuels secondaires et au comportement sexuel.
Image obtenue avec le logiciel RasTop
  La progestérone
La progestérone est une hormone synthétisée à partir du cholestérol par les cellules lutéales du corps jaune.
Image obtenue avec le logiciel RasTop
 
Concentration plasmatique des hormones ovariennes
Jusqu'au 12e jour du cycle environ, la quantité d'œstrogènes produite augmente au fur et à mesure que le nombre de cellules folliculaires augmente. Le corps jaune prends ensuite le relai en produisant aussi de la progestérone mais, sans stimulation particulière, son activité chute à partir dans la 3e semaine du cycle.
Image (modifiée) : SVT TS, Hachette 1994 p. 247
Les hormones ovariennes contrôlent le cycle utérin
 
Synchronisme ses cycles ovarien et utérin
En début de cycle, le faible taux plasmatique d'hormones ovariennes provoque les règles (ou menstruations). Ensuite, les œstrogènes d'abord et la progestérone ensuite permettent la reconstitution de l'endomètre utérin :
- les œstrogènes agissent sur la prolifération des cellules de la muqueuse utérine, sur la sécrétion des glandes du col de l'utérus (augmentation de la fluidité du mucus) ainsi que sur le métabolisme des glucides et des lipides ;
- la progestérone agit sur le développement de la dentelle utérine, la sécrétion des glandes du col (resserrement du maillage du mucus) et le développement des glandes mammaires.
Image (modifiée) : SVT TS, Hachette 1994 p. 247
 
Cette commande ovarienne de l'utérus permet le synchonisme des cycles ovarien et utérin, nécessaires au bon fonctionnement de l'appareil reproducteur féminin. En effet, la fécondation ne peut intervenir qu'après l'ovulation, vers 14e jour, et au moment où la glaire cervicale est perméable aux spermatozoïdes. Le transit de l'embryon dans les trompes durant une semaine, il est nécessaire que l'endomètre soit entièrement reconstitué vers le 21e jour du cycle.
Les hormones ovariennes agissent en retour sur le complexe hypothalamo-hypophysaire

 

Récepteurs hypothalamiques de la progestérone
On injecte de la progestérone rendue radioactive puis on réalise une autoradiographie de l'hypothalamus. La présence de l'hormone, fixée sur ses récepteurs, est révélée par des points noirs. L'hypothalamus possède des cellules cibles de la progestérone. On obtient le même résultat avec de l'œstradiol rendu radioactif. Des observations analogues peuvent aussi être réalisées sur l'hypophyse.
Image : SVT TS, Belin 2002, p. 180
 
Sécrétion de LH et œstrogènes
Chez une guenon ovariectomisée on place d'abord un implant sous-cutané libérant de l'œstradiol puis, dans un second temps, on injecte une forte dose d'œstradiol.
On observe qu'à taux faible (< 300 pg/mL), mais constant, l'œstradiol inhibe la sécrétion de LH, alors qu'à forte dose l'œstradiol stimule la sécrétion de LH. Des observations comparables peuvent être réalisées avec la FSH.
Image (modifiée) : SVT TS, Nathan 2002 p. 277
 
Un rétrocontrôle négatif jusqu'au 11e jour de la phase folliculaire
En débute de cycle la faible quantité d'œstrogènes exerce un rétrocontrôle négatif sur le complexe hypothlamo-hypophysaire. Il en résulte une diminution de la sécrétion de GnRH, FSH et LH. Faute de stimulation, la plupart des follicules cavitaires dégénèrent (atrésie), seul le follicule dominant, particulièrement sensible à FSH et LH, poursuit son développement et produit de plus en plus d'œstrogènes.
 
Un rétrocontrôle positif en fin de phase folliculaire, du 12e au 14e jour
Vers le 12e jour du cycle, à taux élevé (> 300 pg/mL), les œstrogènes stimulent le complexe hypothalamo-hypophysaire par rétrocontrôle positif. Il en résulte une augmentation de la production de GnRH et un pic sécrétoire de LH et de FSH vers le 13e jour.
 
Le pic de LH déclenche l'ovulation
Le pic de LH du 13e jour provoque l'ovulation vers le 14e jour. Cela marque la fin de la phase folliculaire et la transformation du follicule de de Graaf en corps jaune producteur d'œstrogènes et de progestérone, c'est le passage à la phase lutéinique du cycle ovarien.
Image (modifiée) : SVT TS, Hachette 1994 p. 247
 
Un rétrocontrôle négatif en phase lutéinique, du 15e au 28e jour
Après l'ovulation, les œstrogènes sont à nouveau en faible quantité (< 300 pg/mL). Avec la progestérone ils inhibent le complexe hypothlamo-hypophysaire par rétrocontrôle négatif. Cela provoque une diminution de la sécrétion de GnRH, FSH et LH. Durant la dernière semaine du cycle, faute de stimulation, le corps jaune régresse ce qui entraîne une chute du taux plasmatique d'œstrogènes et de progestérone. Il en résulte :
- une diminution des rétroactions négatives permettant une reprise de la production de GnRH, FSH et LH ;
- une diminution de la stimulation de l'utérus qui provoque les règles qui marquent le démarrage d'un nouveau cycle.
     
I. Contrôle neuroendocrinien du fonctionnement des appareils reproducteurs

● Le complexe hypothlamo-hypophysaire contrôle les gonades

L'hypothlamus, situé à la base de l'encéphale, reçoit et intègre des informations provenant de l'environnement externe et interne. Il y répond en produisant, une neuro-hormone : la gonadolibérine ou GnRH (gonadotropin releasing hormone) qui agit sur deux populations de cellules cibles de l'hypophyse libérant chacune une gonadostimuline dans la circulation générale :
- soit l'hormone lutéinisante ou LH (luteinizing hormone) ;
- soit l'hormone folliculostimulante ou FSH ( follicle-stimulating hormone ou folliculostimuline).

● Effet des gonadostimulines sur les testicules

Contrôle neurohormonal de l'appareil reproducteur masculin

La LH stimule les cellules de Leydig productrices de testostérone qui est l'hormone masculinisante nécessaire au développement des caractères sexuels secondaires, à la spermatogénèse et à la libido.

La FSH, stimule les cellules de Sertoli dont le rôle nourricier est nécessaire à la spermatogénèse.

Toute élévation du taux plasmatique de testostérone inhibe la production de GnRH, LH et FSH ce qui entraîne une diminution de la production de testostérone. La testostérone exerce un rétrocontrôle négatif sur le complexe hypothalamo-hypophysaire, ce qui permet une testostéronémie constante et donc un fonctionnement constant de l'appareil reproducteur masculin qui se manifeste par une production permanente de spermatozoïdes.

● Effet des gonadostimulines sur les ovaires
Concentrations plasmatiques des hormones ovariennes et hypophysaires au cours d'un cycle

Contrôle neurohormonal de l'appareil reproducteur féminin

La FSH stimule la multiplication des cellules folliculaires et des thèques pendant la phase folliculaire du cycle ovarien. À partir du stade follicule cavitaire, ces cellules sécrètent des œstrogènes dont le taux plasmatique augmente au fur et à mesure que leur nombre augmente. Les œstrogènes sont des hormones féminisantes nécessaires au développement des caractères sexuels secondaires, au développement de la muqueuse et utérine et à la libido.
Les hormones ovariennes exercent deux types de rétrocontrôle sur le complexe hypothalamo-hypophysaire.
- Un rétrocontrôle négatif en début de phase folliculaire (jusqu'au 11e jour). À taux faible, les œstrogènes inhibent la production de GnRH, LH et FSH. Faute de stimulation, la plupart des follicules cavitaires dégénèrent, seul le follicule dominant, particulièrement sensible à la FSH, poursuit son développement et produit des œstrogènes.
- Un rétrocontrôle positif en en fin de phase folliculaire (12e au 14e jour). Au 12e jour, le follicule de de Graaf est arrivé à maturité et produit un maximum d'œstrogènes qui stimulent la production de GnRH, LH et FSH. Au 13e jour on observe un pic sécrétoire de LH qui provoque l'ovulation au 14e jour puis la transformation du follicule de de Graaf en corps jaune.
- Un rétrocontrôle négatif en phase lutéinique (15e au 28e jour). Le corps jaune produit des œstrogènes et de la progestérone qui sont nécessaires au développement de la muqueuse et utérine et à la sécrétion des glandes du col utérin et qui inhibent la production de GnRH, LH et FSH.
Remarques
  • Le fonctionnement utérin (formation de l'endomètre, règles, glaire cervicale) est entièrement contrôlé par les hormones ovariennes, ce qui permet le synchronisme des cycles sexuels féminins.
  • En fin de cycle (4e semaine), l'absence de stimulation du corps jaune entraîne une diminution de la production d'hormones ovariennes qui a deux conséquences :
    - une diminution des rétractions négatives qui permettent notamment une reprise de la production de FSH ;
    - une diminution de la stimulation de l'utérus qui provoquera les règles.
    Ces événement marquent le démarrage d'un nouveau cycle.
   
TP 2. Des traitements à base d'hormones
II. Les méthodes de contraception
Une contraception hormonale féminine préventive : la pilule œstroprogestative
 
Les pilules œstroprogestatives, ou pilules combinées, contiennent un œstrogène et un progestatif.
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1 Plaquette de 21 comprimés Le traitement commence le premier jour du cycle et dure 21 jours à raison d'une pilule par jour, prise à heure régulière. Un arrêt de 7 jours provoque les règles - Pour éviter les oublis, les fabricants proposent des plaquettes de 28 pilules dont les dernières sont inactives. 2 Plaquette de 28 comprimés (dont 7 inactifs) - 3 Plaquette de 28 comprimés (dont 4 inactifs).
Dessin : Choisir sa contraception
 
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1 Effets secondaires de la pilule2 Diversité des pilules
Pour limiter les effets indésirables du traitement (1) on est rapidement passé des pilules dites normodosées, contenant plus 50 µg d'œstrogène, aux pilules minidosées contenant 50 µg, ou moins, d'œstrogène (2), voire aux micropilules qui ne contiennent pas d'œstrogène.
Selon la nature du progestatif, on distingue de plus trois générations de pilules (2). Les pilules de 2e génération sont généralement recommandées. Les pilules de 1e génération sont aujourd'hui rares, celles de 3e et 4e génération et les micropilules ne correspondent qu'à des indications médicales particulières. Les pilules de 3e et de "4e génération" sont actuellement remises en cause.
Sources : www.contraceptions.org - Lettre de l'ANSM aux médecins
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1 Pilule monophasique - 2 Pilule biphasique - 3 Pilule triphasique
Quelle que soit la génération de pilule il existe trois façons différentes d'associer les deux hormones.
La pilule monophasique  (1) : les hormones sont à même dose durant tout le cycle.
La pilule biphasique  (2): l'œstrogène et/ou le progestatif sont à des doses plus élevées pendant la deuxième partie du cycle (pour se rapprocher du rythme hormonal naturel).
La pilule triphasique (3) : les doses varient durant trois périodes au cours du cycle. Elle permet de réduire l'apport global en hormones et donc leurs éventuels effets secondaires.
 
Effet d'une pilule combinée
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1 Concentration plasmatique d'hormone exogène - 2 Concentration d'hormones ovariennes endogènes Le graphique du bas ne tient compte que des hormones sécrétées par les ovaires, il ne tient donc pas compte des hormones contenues dans la pilule.
Durant 21 jours le traitement maintient un taux moyen mais constant d'œstrogène exogène (1) qui exerce un rétrocontrôle négatif permanent sur le complexe hypothalamo-hypophysaire et maintient à un taux bas les gonadostimulines (2). Sans stimulation, les follicules ovariens ne se développent pas et ne produisent pas d'œstrogènes (2). Il n'y a donc ni rétrocontrôle positif, ni pic de LH (2), ni ovulation, ni formation de corps jaune, ni production de progestérone (2). Cette absence d'ovulation constitue un premier effet contraceptif.
Image : 1 d'après SVT TS, Hatier 2002 p. 250 - 2 SVT TS, Bordas 2002 p. 339
 
Effet d'une prise de pilule (ici en milieu de cycle)
En l'absence d'hormones ovariennes en quantité suffisante, non deulement l'ovulation n'a pas lieu mais l'endomètre utérin se développe très mal et reste impropre à une éventuelle nidation. Cela constitue un deuxième effet contraceptif.
Image (modifiée) : SVT 1eS, Nathan 2011 p. 301
 
Effet d'une prise de pilule sur la glaire cervicale au 14e jour du cycle
À gauche sans pilule, à droite avec pilule - Largeur de chaque image 15 µm
En l'absence d'œstrogènes ovariens la glaire cervicale ne se fluidifie pas en milieu de cycle. Au contraire, le progestatif de la pilule provoque le resserrement de sont maillage. Les spermatozoïdes ne peuvent alors jamais franchir le col de l'utérus. Cela constitue le troisième effet contraceptif.
Image : SVT TS, Hatier 2002 p. 250  
 
Que faire en cas d'oubli de pilule œstro-progestative ?
Si l'oubli a moins de 12 heures, c'est sans conséquences. Prendre simplement la pilule oubliée dès que possible et celle du jour à l'heure habituelle.
S
i l'oubli a plus de 12 heures, prendre la dernière pilule oubliée le plus rapidement possible. Éventuellement jeter les autres pilules oubliées. Prendre, à l'heure habituelle, les autres comprimés de la plaquette en cours, jusqu'à la fin. Utiliser alors un autre moyen de contraception en parallèle car il y a risque d'inefficacité du traitement.
Pour les pilules progestatives consulter g-oubliemapilule.com
Les autres méthodes de contraception hormonale féminine
 
La pilule progestative
Les pilules progestatives ou micropilules, ne contiennent pas d'œstrogène, mais seulement un progestatif. Le traitement commence le premier jour du cycle et dure 28 jours à raison d'une pilule par jour, prise à heure régulière (plaquettes de 28 pilules) . Le traitement n'est pas interrompu car les règles surviennent spontanément.
Ces pilules sont moins efficaces que les pilules combinées car elle n'empêchent pas forcément l'ovulation (cela dépend des pilules). Elles agissent surtout au niveau utérin (endomètre atrophié et glaire cervicale en permanence imperméable aux spermatozoïdes). Elles sont néanmoins utilisées en cas de contre-indication aux œstrogènes (problèmes de coagulation sanguine).
 

L'anneau contraceptif (ou anneau vaginal) délivre une association œstro-progestative de 3e génération et agit comme une pilule combinée. Il reste en place pendant 3 semaines suivies d'une semaine sans anneau.
Image : fr.wikipedia.org - Choisir sa contraception
 

Le patch contraceptif délivre une association œstro-progestative de 3e génération et agit comme une pilule combinée. On utilise un patch par semaine pendant 3 semaines successives suivies d'une semaine sans patch.
Image : www.lemonde.fr - Choisir sa contraception
 
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1 L'implant contraceptif - 2 Hormones plasmatiques lors de l'utilisation d'un implant contraceptif
C'est un bâtonnet cylindrique de 4 cm de long et 2 mm de diamètre (1). Posé sous la peau du bras par un médecin, il peut rester en place jusqu'à 3 ans. Il délivre en continu un progestatif (2) qui agit en empêchant l'ovulation et en modifiant la glaire cervicale.
Image : 1 www.lemonde.fr - 2 SVT TS, Hatier 2002 p. 251
 
Le dispositif intra-utérin (DIU) hormonal
Son efficacité est assurée par un manchon qui délivre lentement progestatif qui rend la glaire cervicale imperméable aux spermatozoïdes et empêche le développement de la muqueuse utérine. Il peut rester en place pendant 5 ans.
Images : www.contraceptions.org - www.lemonde.fr
 
Le progestatif injectable par injection intramusculaire d'un progestatif tous les 3 mois. Il agit en empêchant l'ovulation et en modifiant l'endomètre ainsi que la glaire cervicale.
La contraception hormonale féminine d'urgence
 

La contraception hormonale d'urgence
C'est une contraception d'exception à utiliser en cas de rapport sexuel non ou mal protégé et quel que soit le moment du cycle. Le comprimé unique est à prendre le plus tôt possible, de préférence dans les 12 heures. Il contient :
   - soit une forte dose de progestatif (1,5 mg de lévonorgestrel) comme Norlevo efficace jusqu'à 3 jours, dite "pilule du lendemain" ;
   - soit un anti-progestérone, comme ellaOne efficace jusqu'à 5 jours, dite "pilule du surlendemain" mais qui présente davantage de contre-indications que la précédente.
La contraception d'urgence vise à bloquer l'ovulation ou à empêcher l'implantation de l'embryon dans l'utérus. Elle est inefficace dès lors que l'implantation de l'embryon a commencé.
Norlevo est en vente libre en pharmacie et peut être délivrée gratuitement aux mineures, de manière anonyme, dans les pharmacies, les centres de planification publics (hôpital) ou privés (Planning familial) et dans les infirmeries scolaires (collèges et lycées). Le refus de délivrance de Norlevo par un pharmacien est illégal.
La contraception hormonale d'urgence ne peut pas constituer une méthode régulière car elle n'est efficace que très peu de temps, et contient de fortes doses d'hormones (environ 10 fois plus qu'une pilule normale) qui présentent rapidement des effets secondaires indésirables.
La pose d'un stérilet au cuivre peut également être utilisée dans les 5 jours comme contraception d'urgence.
Images : SVT 1eS, Bordas 2011 p. 261 - Choisir sa contraception
 
Centre de Planification de l' hôpital de Blaye (lien externe)
Informe sur la contraception et l’interruption volontaire de grossesse, oriente vers les médecins et partenaires, pratique des tests de grossesse. La prescription d’une contraception est possible, grâce à la présence d’un médecin, sans obligation d’autorisation parentale.
Secrétariat : 05 57 33 40 28 - ouvert de 9h à 17h00 (lien externe)
La contraception hormonale masculine
 
Spermatozoïdes
A
ctuellement les seules méthodes de contraception masculines reposent sur les solutions mécaniques (préservatifs ou vasectomie (ligature des canaux déférents, généralement définitive). Pour mettre au point un contraceptif hormonal masculin, la difficulté consiste à stopper temporairement la production de spermatozoïdes sans arrêter celle de testostérone. L'utilisation d'un vaccin contraceptif réversible ou un implant associé à des androgènes sont à l'étude.
Image : udsmed.u-strasbg.fr
La contraception non hormonale
 
1       2
1 Préservatif masculin - 2 Préservatif féminin
Il constitue une barrière imperméable aux spermatozoïdes et aux agents infectieux. C'est le seul moyen de contraception qui protège aussi des infections sexuellement transmissibles (IST).
Images : 1 et 2 fr.wikipedia.org
- Choisir sa contraception
 
Le dispositif intra-utérin (DIU) au cuivre ou "stérilet" au cuivre
Son efficacité est assurée par un manchon de cuivre qui a un effet spermicide. Il peut rester en place pendant 10 ans.
Images : www.lemonde.fr - Choisir sa contraception
 
Les spermicides
Sous forme de gel, d’ovule ou d’éponge qui se placent dans le vagin, ils immobilisent et détruisent les spermatozoïdes. Ils s'utilisent de préférence, en association avec une méthode " barrière " (préservatif ou diaphragme).
Image : mfpf84.canalblog.com
 
Le diaphragme et la cape cervicale sont tous les deux sont des protections qui se placent dans le vagin, au contact du col de l'utérus, et qui empêchent le passage des spermatozoïdes vers l'intérieur de l'utérus. Ils doivent être associés avec un spermicide et peuvent être réutilisés plusieurs fois.
Les infections sexuellement transmissibles (IST)
 
Les infections sexuellement transmissibles (IST)
Les IST se transmettent lors de relations sexuelles. Depuis quelques années le nombre de cas augmente car leur caractère peu symptomatique ou asymptomatique favorise la transmission à l'insu des personnes porteuses. La plupart d'entre elles se soignent facilement mais, non traitées, elles peuvent entraîner de graves complications :
  
 - risques de stérilité surtout chez la femme (blennorragie, chlamydiose, hépatite B) ;
   - atteinte du nouveau-né si la mère est infectée (blennorragie, chlamydiose, hépatite B, herpès génital, papillomavirus, syphilis) ;
   - risques de cancer (hépatite B, papillomavirus) ;
   - atteintes neurologiques (syphilis) ;
   - SIDA (VIH).
La prévention des IST repose sur trois grands principes :
- utiliser un préservatif ;
- se faire dépister au moindre doute ;
- prévenir son (ses) partenaire(s) en cas d'infection.
Source : www.info-ist.fr
 
Les vaccins
Les seules possibilité de vaccination concernent le papillomavirus pour les filles et l'hépatite B. Ces vaccins ont fait ou font l'objet de controverses notamment la vaccination contre le papillomavirus dont l'efficacité est contestée et pour lequel on signale des effets indésirables. Quant à la discussion sur le vaccin de l'hépatite B, elle est aujourd'hui s'apaiser, le vaccin n'a pas d'effet négatif.
Image : www.ladepeche.fr
Pour des données à jour consulter www.afssaps.fr : vaccin papillomavirus, vaccin hépatite B
  Dépistage des IST anonyme et gratuit

Centre d’informations et de dépistage des IST et du SIDA (lien externe)
Maison Départementale de la Santé (MDS)
2, rue du Moulin Rouge - 33200 Bordeaux Caudéran - Tél. : 05 57 22 46 60 ou cliquer ici
(lien externe)

Dans n'importe quel laboratoire d'analyses médicales. Une prescription médicale est alors nécessaire. Le test est ici payant mais il est pris en charge à 100% par la sécurité sociale.
     
II. Les méthodes de contraception

● La contraception hormonale

La pilule combinée (ou œstro-progestative) est une méthode de contraception préventive féminine. Elle contient un mélange d'œstrogène et de progestatif. Sa prise quotidienne, pendant les 21 premiers jours du cycle, entretient un taux plasmatique moyen d'hormones ovariennes qui a trois conséquences :
- le complexe hypothalamo-hypophysaire subit un un rétrocontrôle négatif permanent qui limite la production de gonadostimulines, il n'y a donc ni cycle ovarien, ni ovulation ;
- l'endomètre utérin est atrophié ce qui ne permet pas la nidation d'un embryon ;
- la glaire cervicale demeure imperméable aux spermatozoïdes.
L'interruption du traitement pendant une semaine permet les règles.

Les pilules progestatives (ou micropilules) contiennent uniquement un progestatif. Elles n'empêchent pas forcément l'ovulation mais interviennent au niveau utérin (endomètre et glaire cervicale) comme le font les pilules combinées. Le traitement est continu car elles n'empêchent pas les règles (plaquettes de 28 pilules).

D'autres présentations permettent une diffusion lente du contraceptif qui est du même type que :
- les pilules œstro-progestatives : anneau vaginal (à renouveler toutes le 3 semaines) et patch contraceptif (à renouveler toutes les semaines) ;
- les pilules progestatives : implant contraceptif (à renouveler tous les 3 ans), dispositif intra-utérin hormonal (DIU hormonalà renouveler tous les 5 ans), progestatif injectable (une injection tous les 3 mois).

La contraception d'urgence intervient après un rapport sexuel non ou mal protégé. Un seul comprimé contenant un progestatif à prendre le plus vite possible, plus tard dans les 3 à 5 jours (suivant le modèle).

La contraception hormonale masculine présente encore des difficultés de mise au point.

● La contraception non hormonale

Les préservatifs (masculin ou féminin) ont un effet " barrière " tant pour les spermatozoïdes que pour les agents infectieux. C'est la seule contraception qui est aussi une prévention contre les infections sexuellement transmissibles (IST). Le diaphragme et la cape cervicale ont également un effet " barrière" mais ne protègent pas contre les IST (et sont peu utilisés en France).

Le dispositif intra-utérin au cuivre (DIU au cuivre ou " stérilet ") car le cuivre est spermicide. Il peut rester en place pendant 10 ans.

Les spermicides sous diverses formes, on peut les utiliser seuls ou, de préférence, en association avec une méthode " barrière ".
   
III. La procréation médicament assistée (PMA)
L’infertilité des couples a des causes variées
 
Origine des infertilités
L'infertilité est l'incapacité d’un couple à obtenir une grossesse après 2 années de rapports sexuels réguliers non protégés. Elle concerne environ 14% des couples et peut avoir des causes variées. L'infertilité peut être d'origine féminine ou masculine mais elle aussi souvent mixte et 7% des infertilités demeurent inexpliquées.
 
Causes d'infertilité chez les femmes (33% des infertilités) :
      - troubles de l’ovulation dus à un dysfonctionnement des ovaires ou du contrôle neuroendocrinien de leur activité ;
      - anomalies des trompes généralement dues à des infections génitales ;
      - causes cervicales, la glaire étant sécrétée de façon inadéquate (quantité, qualité, pH) ;
      - endométriose, muqueuse utérine trop fine ou trop épaisse et anormalement localisée ;
      - la fertilité est maximale à 20 ans et baisse nettement après 35 ans ;
      - etc.

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1 Test d'ovulation ce test urinaire permet de déterminer la date du pic de LH et ainsi d'évaluer le jour de l'ovulation , 12 à 36 heures après le pic de LH. Il est surtout utilisé en cas de troubles de l'ovulation.
2 Hystérographies.
A Aspect normal, B Obstruction des trompes
L'hystérographie consiste à injecter un produit opaque aux rayons X par le col de l’utérus et à visualiser son passage dans les trompes. L'obstruction des trompes est responsable de plus de 40% des infertilités féminines. Elle est le plus souvent causée par une IST due à chlamidia.
Image 2 : www.ac-nancy-metz.fr
 
Causes d'infertilité chez les hommes (21% des infertilités) :
      - nombre insuffisant (oligospermie) ou nul (azoospermie) de spermatozoïdes dues à une insuffisance testiculaire ou à une anomalie des canaux déférents ;
      - défaut de mobilité des spermatozoïdes (asthénospermie) ou un pourcentage élevé de spermatozoïdes morts (nécrospermie) généralement dues à des infections ;
      - taux élevé de spermatozoïdes anormaux (tératospermie) liée à un dysfonctionnement de la spermatogénèse ;
      - etc.
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1 Mobilité des spermatozoïdes - 2 Spermogramme (analyse de sperme) - 3 Spermatozoïdes anormaux
Images : 1 www.cpma.ch - 2 d'après www.aly-abbara.com - 3 www.imr-marseille.com
Les modalités de la procréation médicalement assistée (PMA) ou Aide (assistance) Médicale à la Procréation (AMP)
 
Exemple de traitement hormonal associé à la FIVETE (présentation)
Il existe actuellement divers protocoles de stimulation mais tous reposent sur les mêmes principes. Celui décrit ici est dit « long », c’est un des plus couramment utilisés. Dans tous les cas il s'agit d'une part de provoquer une stimilation ovarienne permmettant de recueillir plusieurs ovocytes et, d'autre part, de préparer l'utérus à la nidation de l'mbryon transféré.
Source : www.chu-toulouse.fr
  Les trois étapes de la stimulation ovarienne
Les divers protocoles possibles de stimulation ovarienne utilisent des hormones diverses mais aboutissent tous à trois étapes indispensables.
  La stimulation ovarienne
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1 Échographie d'ovaire normal d’une femme de 32 ans - 2 Légende de 1 O : ovaire - F : follicule - U : utérus - E : endomètre - 3 Échographie d'ovaire après stimulation ovarienne
Images : 1 www.aly-abbara.com - 3 umvf.univ-nantes.fr

Cette technique permet de provoquer une ovulation. Dans le cadre d'une PMA (voir ci-après : IA, et FIVETE) , le traitement est réalisé en trois étapes car il s'agit aussi de déclencher l'ovulation. Dans les cas les plus simples elle vise à pallier une insuffisance ovarienne, seule l'étape 2 est alors réalisée et permet une fécondation normale.

Étape 1. Mise au repos de l'hypophyse

Dans un cycle normal, au cours de la phase folliculaire, le pic de LH se déclenche automatiquement lorsque le taux d'œstradiol dépasse 300 pg/mL. Or, lors d'une stimulation folliculaire, un tel taux s'observe rapidement du fait du développement simultané de plusieurs follicules, et ceci bien avant qu'ils aient pu atteindre le niveau de maturité nécessaire. Pour éviter ce pic de LH, et donc une ovulation prématurée, on bloque l'hypophyse avec des analogues de la GnRH :
   - soit de agonistes de la GnRH qui inhibent la sécrétion de FSH et LH en agissant au niveau de l'hypothalamus ;
   - soit des antagonistes de la GnRH qui bloquent directement l'hypophyse.

Étape 2. Stimulation des ovaires

Le traitement utilise :
   - soit un anti-œstrogène, qui se fixe sur les récepteurs des œstrogènes hypothalamiques et hypophysaires et les empêchent ainsi de freiner la sécrétion de FSH et de LH ;
   - soit directement des gonadostimulines.
Ces traitements peuvent provoquer le développement simultané de plusieurs follicules et entraîner des grossesses multiples.

Étape 3. Déclenchement de l'ovulation

Lorsque la maturation folliculaire est suffisante, on arrête les traitement précédents et on injecte :
   - soit de la hCG (gonadotrophine chorionique humaine), qui mime un pic de LH ;
   - soit directement de la LH.
L’ovulation se produit 37 à 40 heures après cette injection.
  L'insémination artificielle (IA)
Elle permet de court-circuiter la glaire cervicale (stérilités cervicales) et de rapprocher les spermatozoïdes des ovocytes (stérilités masculines, stérilités inexpliquées).
Après stimulation ovarienne on utilise du sperme du conjoint (IAC) ou de donneur (IAD). Le sperme est d'abord conditionné, de manière à reproduire l’action de la glaire cervicale (capacitation) et à sélectionner les spermatozoïdes les plus actifs (centrifugation différentielle et lavage), avant son injection dans l’utérus.
En France, le don de sperme est gratuit et anonyme. Le sperme des donneurs est conservé dans l'azote liquide (-196°C) et transmis sous forme de paillettes aux médecins.
Image : modifiée d'après www.cpma.ch, www.ouest-france.fr, vulgariz.com
  La fécondation in-vitro (FIV) et l'injection intra-cytoplasmique de spermatozoïdes (Intra-Cytoplasmic Sperm Injection ou ICSI)  
 
La fécondation in-vitro (FIV) et l'injection intra-cytoplasmique de spermatozoïdes (Intra-Cytoplasmic Sperm Injection ou ICSI)  1Prélèvement des ovocytes sous contrôle échographique et après stimulation ovarienne - 2 Préparation des ovocytes (une dizaine prélevés) et des spermatozoïdes - 3 Fécondation in vitro ou injection intracytoplasmique de spermatozoïde (ICSI) - 4 Examen des embryons - 5 Transfert de deux ou trois embryons dans l'utérus, les autres sont conservés dans l'azote liquide en vue d'une tentative ultérieure.
L'acronyme FIVETE signifie fécondation in vitro et transfert d'embryon.
Ces techniques permettent de court-circuiter les trompes (stérilités tubaires) et de rapprocher les spermatozoïdes des ovocytes (stérilités masculines).
  Prélèvement des ovocytes (vidéo échographique) lien externe
On prélève ainsi une dizaine d'ovocytes car, du fait de la stimulation ovarienne, il n'y a pas atrésie folliculaire au cours de la phase folliculaire du cycle ovarien.
Image : www.cpma.ch
  Fécondation dans une boîte de FIV
Les ovocytes prélevés par ponction sont mis en contact dans une boîte de culture avec les spermatozoïdes, la fécondation peut avoir lieu.
Image : www.chu-poitiers.fr

 

 
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1 Fécondation par ICSI
Sur la platine du microscope inversé (à gauche de l'image) on distingue la pipette de contension et la pipette d'injection. À droite de l'image le micromanipulateur permettant d'agir sur les pipettes. Au cours d'une ICSI un seul spermatozoïde est directement transféré dans un ovocyte. 2 Séquences d'une ICSI A : prélèvement du spermatozoïde - B : L'ovocyte est maintenu par une pipette de contension - C : la pipette d'injection pénètre dans l'ovocyte - D : injection du spermatozoïde - 3 Séquences d'une ICSI (vidéo) lien externe
Images : 1 carloslajud.com - 2 www.sanatoriumhelios.cz - 3 www.cpma.ch
 
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1 Examen des embryons - Fécondation et première division en vidéo ( lien externe) 3 Embryon prêt à être transféré
Le microscope inversé (1) permet de suivre le développement de l'embryon (2). Au bout de 48 h de culture in vitro l'embryon atteint le stade 2 ou 4 cellules (3), il peut alors être transféré dans l'utérus et effectuer sa nidation. Pour augmenter les chances de succès on transfère 2 ou trois embryons en même temps. Les embryons (ou les ovocytes) restants sont conservés à l'azote liquide en vue d'une nouvelle tentative de transfert, si les parents le souhaitent. On parle d'embryon surnuméraire quand il n'y a plus de projet parental.
Images : 1 news.fr.msn.com - 2 www.cpma.ch - 3 www.larecherche.fr
     
PMA et éthique
 
La loi française
Si la PMA a radicalement transformé la prise en charge de l'infertilité, ses enjeux sont lourds ce qui rend nécessaire un encadrement réglementaire. Il peut cependant y avoir contradiction entre les convictions des individus et les règles fixées par la société. En effet les fondements de la morale ne sont pas universels et peuvent varier dans le temps. Cela entraîne que des pratiques, interdites en France, ne le sont pas nécessairement dans de pays voisins.
Références : Loi n°2011-814 du 7 juillet 2011 (Legifrance lien externe) et, pour une lecture rapide, www.net-iris.fr
  Quelques problèmes éthiques soulevés par la PMA
  • Don de gamètes (spermatozoïdes ou ovocytes) : très réglementé, en France il est anonyme et gratuit.
  • Diagnostic pré-implantatoire (souvent associé à une FIV) : en France il permet seulement de sélectionner un embryon exempt d'affection génétique ou d'anomalie chromosomique. Il est cependant techniquement possible d'étendre cette technique à d'autres critères génétiques (compatibilité tissulaire, sexe...).
  • Clonage : en France aucun embryon humain ne peut être conçu par clonage.
  • Mères porteuses : en France c'est la femme qui accouche qui est la mère légale (en dehors des cas d'abandon ou d'adoption). La pratique des mères porteuses est légale aux USA ou en Espagne.
  • Parents homosexuels : la loi française ne permet pas la PMA.
  • Cellules souches sont des cellules indifférenciées, pouvant se diviser un grand nombre de fois et donner naissance à diverses sortes de cellules différenciées. C'est la caractéristique des cellules du jeune embryon. Les recherches en cours, très contingentées en France, visent à régénérer des tissus voire à reconstruire des organes.
  • Embryons surnuméraires : être humain ou en devenir ? Le couple est consulté sur leur utilisation (don, recherche, destruction). La loi française interdit la conception d'embryons aux seules fin de recherches.
  • Etc.
 
Le Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE) est un organisme de réflexion éthique, scientifique et philosophique français ayant uniquement un rôle consultatif. Sa mission est de « donner des avis sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevées par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé ». Composé de scientifiques, de médecins, de philosophes, de juristes, de théologiens de toutes confessions, et de journalistes, le CCNE est le seul comité français et international ne dépendant d'absolument aucune autorité de tutelle.
     
III. La procréation médicalement assistée (PMA)

L'infertilité concerne plus d'un couple sur 10 et peut être d'origine masculine, féminine ou liée au couple (elle est parfois inexpliquée). La compréhension des mécanismes de la reproduction a permis de mettre au point diverses méthodes d'assistance médicale à la procréation.

La stimulation ovarienne est un traitement hormonal qui permet de provoquer des ovulations.

L'insémination artificielle après stimulation ovarienne. Du sperme (qui peut provenir d'un don) est injecté directement dans l'utérus. Elle permet de court-circuiter la glaire cervicale (stérilités cervicales) et de rapprocher les spermatozoïdes des ovocytes (stérilités masculines, stérilités inexpliquées).

La fécondation in-vitro est transfert d'embryon (FIVETE) après stimulation ovarienne, prélèvement d'ovocytes et de spermatozoïdes, elle permet de court-circuiter les trompes (stérilités tubaires) et de rapprocher les spermatozoïdes des ovocytes (stérilités masculines). La fécondation est réalisée en laboratoire, soit en mettant les gamètes (qui peuvent provenir d'un don) en présence soit par injection intracytoplasmique de spermatozoïde (ICSI) dans le cas de stérilités masculines sévères. Le jeune embryon est ensuite transféré dans l'utérus.

Le développement de ces techniques pose de nombreux problèmes éthiques. En France, les médecins n'agissent qu'avec l'accord des parents et dans le cadre légal (loi du 7 juillet 2011). De plus, un Comité consultatif national d'éthique de « donner des avis sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevées par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé ».
   
IV. L'activité sexuelle est associée au plaisir
Mise en évidence d'un système de récompense chez le rat
 
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1 Dispositif expérimental (James Olds et Peter Milner - 1954) - 2 Résultats d'autostimulation électrique chez le rat
Lorsque l'animal appuie sur la pédale, une zone précise du cerveau est électriquement stimulée (1). La fréquence des appuis sur la pédale est particulièrement élevée lorsque l'électrode de stimulation est implantée dans l'aire tegmentale ventrale (ATV) ou dans le septum par exemple. Au début le rat appuie sur la pédale par hasard mais très vite il appuie à répétition (2). La fréquence des appuis (jusqu'à 6000 fois par heure) est alors proportionnelle à l’intensité du courant. Le rat cesse d’appuyer dès qu’aucun courant ne traverse l’électrode. Chez un rat affamé qui a le choix entre 2 leviers, l’un fournissant de la nourriture et l’autre de l’électricité dans l’hypothalamus, c’est le levier d’autostimulation qui est choisi au mépris parfois de la survie de l’animal.
Images : 1 brainmind.com - 2 (modifiée) www.inrp.fr
TP 3. Plaisir et activité cérébrale
Le circuit de récompense est à la base des comportements permettant d’assurer nos fonctions vitales (comportements alimentaire, sexuel ou social)
 
Le circuit de récompense du cerveau humain (version très simplifiée)
Le circuit de récompense met en jeu des régions interconnectées du cerveau. L’aire tegmentale ventrale (ATV) reçoit des entrées sensorielles de plusieurs régions corticales (par exemple le cortex visuel (voir chapitre 331)) puis les transmet au noyau accumbens, au septum et au cortex préfrontal (flèches bleues). Toutes ces zones sont interconnectées et innervent l'hypothalamus (flèches roses).
Image : d'après www.larousse.fr, lecerveau.mcgill.ca, www.svt.ac-versailles.fr, SVT 1eS, Nathan 2011 p. 281
  Chacune de ces structures intervient pour un aspect cognitif, affectif ou moteur de la réponse.
Aire tegmentale ventrale : réaction à des stimulus associés à l'activité sexuelle, à la nourriture ...
Septum : perception du plaisir, en particulier sexuel.
Noyau accumbens : évaluation de la valeur "hédonique" d'une action, motivation pour effectuer cette action, activité motrice.
Cortex préfrontal : prise de décision, focalisation de l'attention.
Hypothalamus : génèse des comportements, contrôle de survie ...

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1 Septum - 2 Cortex préfrontal - 3 Hypothalamus
Images : The whole brain Atlas: www.med.harvard.edu
La dopamine : une  « molécule du plaisir »
 
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1 La dopamine - 2 Localisation de la libération de dopamine dans le cerveau
La dopamine (1) est un neurotransmetteur c'est à dire une molécule qui intervient dans la transmission du message nerveux au niveau d'une synapse. Les neurones issus de l'aire tegmentale ventrale (flèches bleues sur 2) libèrent de la dopamine au niveau du septum, du noyau acumbens et du cortex préfrontal (pointes des flèches bleues).
Images : 1 Obtenue avec le logiciel Rastop - 2 d'après www.larousse.fr, lecerveau.mcgill.ca, www.svt.ac-versailles.fr, SVT 1eS, Nathan 2011 p. 281
  Activité des neurones libérant de la dopamine chez le rat ¢
(d’après Schultz et al. (1997) Science)
La dopamine est associée à la sensation de plaisir. La libération de dopamine peut même être déclenchée seulement par l’environnement associé à la récompense, sans même que celle-ci soit présente. Inversement, en cas de destruction des neurones libérateurs de dopamine (0,3 % des cellules du cerveau) , le phénomène d'auto-stimulation n'est plus observé chez le rat. Les animaux ainsi traités perdent même, par exemple, toute envie de manger.Un niveau minimal permanent de dopamine est nécessaire , faute de quoi le sujet éprouve une sensation de souffrance.
Image (modifiée) : www.svt.ac-versailles.fr
 
Brame du cerf
Chez la plupart de animaux le comportement sexuel est strictement lié à la procréation, généralement limité dans le temps (période de reproduction) et stéréotypé. Le brame du cerf peut s'observer dans la deuxième quinzaine de septembre ou début octobre. La période de fécondité de la biche est très courte, moins d'une journée. Le cerf par contre a une faculté d'accouplement de presque un mois.
Image : Luc Viatour / www.Lucnix.be ou fr.wikipedia.org - Compléments, consulter cerfs.free.fr/automne.htm
 
Le baiser - Auguste Rodin (1886-marbre)
Le comportement sexuel humain (comme celui des autres primates hominidés) ne se limite pas au fonctionnement des organes reproducteurs ou du système de récompense permettant la procréation. Les sentiments amoureux, de désir et de plaisir sont influencés par d'autres facteurs comme la mémoire, le langage, la pensée abstraite, l'imagination ou le contexte culturel.
Si l’identité sexuelle et les rôles sexuels dans la société avec leurs stéréotypes appartiennent à la sphère publique, l’orientation sexuelle fait partie, elle, de la sphère privée.
Image : fr.wikipedia.org
   
IV. L'activité sexuelle est associée au plaisir


Le système de récompense (ou circuit de récompense) est à la base des comportements permettant d’assurer nos fonctions vitales, qu'il s'agisse du comportements sexuel, alimentaire ou social. Il met en jeu des régions interconnectées du cerveau.

L’aire tegmentale ventrale (ATV) reçoit diverses entrées sensorielles. Les neurones qui en sont issus communiquent avec plusieurs régions du cerveau grâce à un neurotransmetteur spécifique : la dopamine qui provoque la sensation de plaisir. Ces communications nerveuses transitent enfin par l'hypothalamus et aboutissent à des commandes motrices. Nous avons tendance à reproduire les actions qui s'accompagnent d'une sensation de plaisir.

Dans l'espèce humaine, la biologie ne peut à elle seule expliquer complètement les sentiments amoureux, de désir et de plaisir. Le comportement sexuel est en effet influencé par d'autres facteurs cognitifs, affectifs et culturels…
   
BILAN

Le fonctionnement de l'appareil reproducteur est contrôlé par un dispositif neuroendocrinien qui fait intervenir l'hypothalamus, l'hypophyse et les gonades.

 Mode d’action des traitements utilisant des hormones de synthèse

La connaissance de ces mécanismes permet de mettre au point des méthodes de contraception ou de procréation médicalement assistée.

Les relations entre sexualité et plaisir s'expliquent en partie par des mécanismes biologiques mais d'autres composantes interviennent.

   
 

Pour en savoir plus

Sitographie
Cybernétique et physiologie (SNV Jussieu, niveau universitaire)
Choisir sa contraception (INPES, établissement public sous tutelle du Ministère de la santé)
Contraceptions (Association française pour la contraception)
Winckler’s Webzine (site personnel de Martin Winckler)
Aide médicale à la procréation (CHU Toulouse)
Tout savoir sur les IST (INPES, établissement public sous tutelle du Ministère de la santé)
Centre de PMA (Lausanne - Suisse)
Ethique et PMA (cours P1 hôpital Bichat-Lariboisière, Paris)
Le cerveau à tous les niveaux (Institut de Recherche en Santé du Canada)

Vidéo
Imagerie en PMA (film complet)